SIMULATION est un dispositif de discussion de groupe atypique, court-circuitant les hiérarchies et bousculant les règles habituelles de la discussion.
Discussion du 31 mai 2012 – Arts et Restructurations : experts, syndicalistes, chercheurs, managers, débattent de la question : sur quoi pourrait porter l’accord lors de discussiosn dans le cadre de restructurations?
Régulièrement utilisé, ce dispositif d’écoute et de dialogue est fondé sur un principe original :
« on choisit qui on écoute, on ne choisit pas à qui on parle »
12 participants sont connectés entre eux par des boîtiers munis de casques et de micros. Un sélecteur permet de choisir qui on écoute : puisque chacun choisit qui il écoute, on ne peut s’adresser qu’à quelqu’un qui a d’abord décidé de vous écouter.
Vous ne pouvez donc pas obliger tous les participants à vous écouter s’ils ne le souhaitent pas. Le but du dispositif est d’échanger avec le maximum de participants, lors de conversations semi-privées. Une transcription partielle en temps réel est vidéo-projetée sur un grand écran, les participants peuvent ainsi voir leurs propos anonymement reproduits en grand sur l’écran. On peut aussi décider de ne faire qu’écouter discrètement les autres sans participer : toutes les postures sont autorisées.
Ce dispositif est destiné à traiter tous types de réunions de groupe, qu’elles soient destinées à prendre des décisions, analyser des problèmes, faire le point sur un projet, réfléchir à de nouvelles idées… Il matérialise plastiquement les canaux de connexion entre les membres du groupe et il donne de l’importance à la décision d’entrer en communication. Le dispositif est un réseau omnidirectionnel à une échelle très locale : chaque poste est connecté à tous les autres, que ce soit en émission (sortie micro) ou en réception (entrée casque).
Exposition du dispositif à l’Ecole des Beaux-Arts de Valence, 2009. Performance sur le thème du travail : la rémunération représente-t-elle la valeur du travail? Plus d’images iciDans le monde du travail la complexité des situations nouvelles, conflictuelles, transitoires, est souvent traitée par une simplification abusive (rigidification des rôles, focalisation sur quelques individus forts, recentrage sur des concepts simples). L’artiste, lui, est coutumier de la complexité, qui signifie entre autres une progression non linéaire, dans laquelle les perturbations jouent un rôle important et positif. Il s’agit pour Accès Local de modéliser, puis de proposer des situations permettant à des groupes hors du monde de l’art d’expérimenter ces processus complexes et perturbants et d’en éprouver la puissance créative. Notre méthode est l’introduction volontaire de perturbations dans des contextes hautement normatifs, de manière non seulement à faire accepter ces perturbations, mais à en faire éprouver le caractère positif, y compris du point de vue des normes habituelles. Par exemple, le dispositif de « conversations perturbées » décrit plus haut questionne les normes habituelles de discussions de groupe et montre que des processus apparemment incontrôlables, désordonnés, et non-synthétiques, produisent de meilleurs résultats en permettant aux individus de s’impliquer dans le groupe d’une manière personnelle complexe. La question clé soulevée par ces interventions est celle de l’évaluation des résultats et de la « mesure » de la santé d’un groupe.
Aucun commentaire accepté