Comment construire le collectif à partir de la dominance de l’individualité, dans une société régie par les relations contractuelles?
Deux secteurs de la vie quotidienne se confrontent en permanence à ce conflit : le monde du travail et la vie des collectivités locales.
Entreprises : les modalités contractuelles prennent le pas, les notions traditionnelles de collectif, d’intérêt commun, d’appartenance, deviennent caduques. La contractualisation vise principalement au contrôle des individualités et leur soumission à la production. Le placage du souci social (RSE, durabilité, devoir d’employabilité, de santé psychologique), sans articulation à la contractualisation de l’activité, est vécu comme une charge, et n’engendre pas de sentiment collectif. Les individualités vivent alors le collectif de l’entreprise comme instrumentalisant et inhumain.
Politique et collectivités publiques : les notions traditionnelles d’identité collective, de service public et d’intérêt général restent la référence, alors que leur compatibilité avec la dominance de l’individualité n’est pas traitée. La contractualisation déplace l’enjeu politique (local) au niveau de l’usage des services. La participation dans ce cadre est problématique et menace la légitimité politique, et à terme la cohésion sociale.
Pourtant :
- Les individualités sont la ressource essentielle du collectif : sans individus pas de collectif…
Sans le collectif pas d’individus : les tentatives de vivre totalement hors du social sont rares et échouent en général ; la construction des sujets se fait par l’immersion dans le groupe (psychanalyse).