L’art est le secteur social où les sociétés modernes ont articulé individualité et collectivité de la manière poussée : pas d’œuvre sans individualité forte et marginale, mais pas d’œuvres non plus qui ne cherche à rencontrer un collectif qui s’y reconnait.
L’art rend visible la relation individu-société : les individus créent et transforment les représentations dans lequel le collectif se reconnait, ce qui permet au collectif de se maintenir, de produire et de transmettre sa production (sa culture, ses croyances, sa science…), et aux individus de se sentir appartenir et participer.
Dans les entreprises et les organisations, lorsque les conditions sont réunies pour que les individus s’y reconnaissent et y exercent leur créativité à plein, les collectivités régulent naturellement leur adaptation aux transformations intérieures ou extérieures, par le partage des capacités et la représentation qu’elles se donnent de leur action dans le monde. Cette mise en partage s’exprime et se construit dans les formes de l’organisation et de la production, via une esthétique collective faite des principes et des codes singuliers propres à la collectivité, formulés et présentés dans des formes également propres à la collectivité. Produire et reconnaitre cette esthétique collective est essentiel, ce qui demande de mettre en place un certain nombre de conditions : manières d’être ensemble, de communiquer, de juger, nécessaires à permettre l’engagement et l’expression des membres. Par la prise en compte de la complexité et de l’imprévisibilité du facteur humain, et par une attention à la créativité permanente et invisible déployée dans toute l’activité collective, nous proposons de réparer la fracture entre engagement individuel et intérêt collectif, pour permettre une meilleure écologie sociale, au bénéfice à la fois des personnes et des organisations. En détectant les défauts dans le partage ou la production des codes et principes collectifs nous remontons à la source des défauts de régulation et d’adaptation et nous pouvons y remédier. Notre action est orientée vers le co-écosocial : Aider les collectivités à réussir leur développement économique, social et culturel durable, aider les personnes à contribuer au collectif en accord avec leurs individualités. Notre intervention vise à redéfinir les nouveaux périmètres viables des organisations sociales : collectivités territoriales, entreprises, organisations syndicales, réseaux associatifs… Les nouveaux périmètres organisent autant l’interne (délimitations privé-collectif, sous-groupes affinitaires, variantes locales…) que l’externe (différenciation, insertion écologique sociale, ramifications et diffusion…). Interdépendants, ils sont en transformation permanente. Parallèlement à la stratégie, les personnes et leur engagement dans l’activité définissent, modifient, ou limitent le périmètre de viabilité de l’organisation.
Nos concepts, méthodes et outils pratiques sont issus des sciences sociales, des théories des organisations, d’une longue pratique de l’accompagnement et du conseil, et des pensées et pratiques artistiques et créatives.